Page:Leo - L Institutrice.djvu/206

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famille, gardiennes des bons principes et de la foi des jeunes générations. Je ne veux pas m’immiscer dans les secrets de votre conscience ; mais, comme votre supérieur, chargé de faire exécuter la loi et les instructions ministérielles, je dois vous dire que, quelles que soient vos opinions particulières, vous avez manqué à votre rôle en donnant lieu seulement de suspecter vos sentiments catholiques.

» Je vois d’ailleurs qu’à Boisvalliers, où vous avez exercé précédemment, sans toutefois qu’aucun fait précis soit à votre charge sous ce rapport, vous vous êtes de même rendue antipathique au ministre du culte, qui, de concert avec le maire, demanda votre changement. Je ne m’arrête pas à certains soupçons d’une intimité fâcheuse, qui furent allégués alors, et qui, prétendait-on, conseillaient aussi ce changement, au nom de la moralité publique, mais je constate que dès lors vos opinions démagogiques étaient un sujet de scandale pour tous les gens bien pensants ; et il est évident que votre prétention actuelle de bouleverser le programme universitaire, se rattache à ces tendances. Je ne puis, à ce propos, que vous rappeler à votre rôle de subordonnée, et, qui plus est, de femme, rôle qui consiste avant tout dans l’observation des règlements, dans l’obéissance aux supérieurs et la modestie de votre sens. Je ne vous dirai rien de plus. Votre système de liberté, d’initiative de l’enfant, comme vous l’appelez, est trop conforme aux penchants de la nature humaine pour ne pas conduire tout droit à des licences, mortelles à la discipline et au bon ordre. Vous en êtes vous-même l’exemple. Au surplus, s’il vous plaît