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de 1 franc 20 centimes par jour. Mais les moyennes sont chose abstraite, et, pour compter plus humainement avec la faim, il faudrait retirer de ce chiffre l’influence de quelques gains élevés, tout exceptionnels, et réservés à un très-petit nombre. Si donc la majorité des ouvrières gagne à peu près 1 franc 20 centimes, c’est aux dépens d’une minorité qui gagne encore moins, et dont le salaire s’abaisse parfois jusqu’au chiffre dérisoire de 60 centimes. Il est inutile de démontrer que, soit dans nos villes, soit dans nos campagnes, mais dans les villes surtout, l’existence à ce prix est impossible.

Comment vivent-elles donc ? La réponse, tout le monde la fait ; elle est devenue banale : par l’inconduite, par la prostitution ; quelques-unes s’en tirent par le suicide. Les partisans des bons principes objecteront : et le mariage ?