Page:Leo - La Femme et les moeurs.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 81 —

cas la moralité de l’homme ? Que conclure d’un tel aveu ?

Cette question de la femme a cela de particulier qu’elle agit comme dissolvant immédiat sur l’intelligence, et brouille et confond toute notion précise. Ainsi, l’opinion générale qui admet l’infériorité intellectuelle chez la femme, par contre, se plaît à lui attribuer la supériorité en fait de sentiment. En sorte que de ces deux termes : faiblesse de corps et incapacité d’esprit, résulterait l’inspiration sublime, chantée sur les lyres de tous les poëtes, ce cœur de la femme, inépuisable trésor ! merveille ! abîme ! fleuve ! océan ! révélation divine ! etc, etc.

Il faudrait pourtant raisonner un peu :

De bonne foi, croyez-vous que l’être humain soit un composé de pièces rapportées, sans lien entre elles, ou d’antithèses, comme votre prose ? Pensez-vous qu’un être sans raison, ou