Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/19

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notre souci, c’est l’amour quand nous sommes jeunes, et puis après, le gain par le travail pour élever nos enfants et nous reposer dans notre vieillesse. Au milieu de ça, nous avons nos songeries ; mais ce ne sont point, comme les vôtres, des songeries creuses, et assez de gens ont aperçu…

— Qu’est-ce qu’ils ont aperçu ? demandai-je ?

Elle montra de la main les quatre points de l’horizon, puis le ciel, et frappa du pied la terre :

— Ce qui habite là, tout autour de nous, croyez-vous donc que tout ça soit vide ? Levez seulement cette petite pierre, et vous verrez quelque chose grouiller dessous. Serait-il imaginable que, dans la grande étendue, il n’y eût personne ? Nos yeux ne sont pas assez fins, et voilà tout. — Vous riez ? Vous n’y croyez pas ? Eh ben, ça sera comme vous voudrez ; mais il y a toujours un peu de ça dans nos histoires à nous autres ; car de raconter qu’un tel naquit, se