Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/20

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maria, eut tant d’enfants, tant de bien, et mourut ensuite, ça serait toujours à peu près même chose.

Je l’assurai que j’étais prêt à l’écouter et même à croire tout ce qu’elle m’affirmerait.

— Alors, dit-elle, je vas vous conter l’histoire de la fille au vieux David, celle qui habite là-bas, sous ce toit rouge, dont vous voyez monter la fumée entre les arbres ; vous la connaissez, puisque vous m’avez l’autre jour demandé son nom, comme elle revenait de fa rivière avec sa cruche sur la tête.

— Cette femme à la taille noble, à l’air ferme et doux ?

— C’est ça, la grande Nanon ! et qui, m’avez-vous dit, ressemble à une femme des anciens temps. Ça n’est pas étonnant, parce que, à l’époque où elle est née, le vieux David, son grand-père, ne parlait que des Grecs et des Romains, et ils ont même encore dans leur chambre des portraits de ces gens-là.

Quoique vous soyez jeune, vous avez dû