Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/36

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rencontraient dans la rue, au moulin, ou chez les marchands ; mais, de peur que les yeux des autres vissent dans leur âme, à peine osaient-ils se dire un mot, Ça ne leur suffisait guère. Ils s’écrivirent : pas si longuement toutefois que vous pourriez croire, car nos mains, à nous autres, ne sont pas habituées à ça. Toiny allait déposer ses bouts de papier au fond d’une logette en planches, qu’il y avait chez les David, dans leur jardin du bord de la rivière. La porte de ce jardin fermait à clef ; mais on entrait facilement par une brèche du mur. Vous pensez bien qu’à force d’aller porter et chercher des lettres dans la logette, ils s’y rencontrèrent, et finirent par s’y donner des rendez-vous.

La Nanon, elle, n’aurait pas voulu. C’était déjà une fille sérieuse et qui savait à quoi elle s’exposait. On ne regarde pas trop chez nous à quelques agaceries entre filles et garçons ; mais se trouver seuls dans une cachette, c’est différent ; l’idée de tout le monde, qui n’est pas la bonne, c’est de croire