Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/47

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C’étaient des gens malheureux ! Moi, j’aimais Nanon, qui m’avait quelquefois aidée de bon cœur. J’allai donc lui aider aussi. Je ne pus m’empêcher de pleurer, la dernière nuit, en entendant tout ce qu’ils se dirent. David racontait à sa petite-fille qu’il avait toujours voulu bien faire, même quand il avait fait mal. — Aime Dieu, lui disat-il ; tout trompe en ce monde. Rien de ce qu’on y fait ne dure ; ce qu’on aime s’en va et ce qu’on croit change. Fais du bien si tu peux, mais surtout ne fais pas de mal. Je te laisse bien malheureuse. Regarde en haut !

Sur la fin, sa tête n’y était plus, et il ne faisait que crier contre les méchants, qui voulaient rendre malheureuse sa petite-fille. Vers le soir, tout d’un coup, il se leva sur son séant, étendit les bras, et sa tête devint grande !… grande comme ça, je ne vous mens pas, avec ses cheveux blancs, qui se redressaient, et une flamme rouge dans ses yeux. La Virolat, qui était là aussi, vous le dirait comme moi. Il s’écria :