Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/57

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qu’auparavant. Assurément, elle n’était pas sans s’être reproché la mort du vieux David ; et il faut avouer que c’est un grand poids sur la conscience que la mort d’un homme, et que d’avoir à se dire qu’on a envoyé dans l’autre monde une âme qui avait ses raisons d’être encore en celui-ci.

C’est un triste lieu que la colline de Chameyro, et comme qui dirait du rocher mis en poussière. Il y a là pourtant un village, et de pauvres gens, qui grattent comme ils peuvent cette pauvre terre ; mais ce qu’ils y récoltent le plus, ce sont des cailloux, et ils les entassent en petits murs autour de leurs champs, espérant s’en débarrasser. Malgré ça, plus on en ôte, plus il en repousse, et il ne s’y voit point d’arbres, et pas même de châtaigniers.

À mesure que la Samine montait la colline de Chameyro, le ciel devenait un peu plus clair ; mais alors elle entendit un chien criant au perdu dans le village. Tout le monde sait que lorsque les chiens aboient