Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/75

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mêmes, ils seront peut-être longtemps encore à s’aviser de savoir pourquoi ils se font tuer.

Je sais bien qu’on dit : c’est pour la défense du pays ; mais ce n’est pas vrai. Le plus souvent, c’est nous qui allons chez les autres, et ce n’est qu’à force d’être taquinés, que les autres viennent chez nous à leur tour. C’est donc pour le mal et non pour le bien, que nous nous laissons prendre nos pauvres enfants par des hommes que nous ne connaissons guère, sinon point du tout, et qui en ordonnent à leur idée, ne nous les rendant, — quand ils nous les rendent, hélas ! — que déshabitués de nos coutumes, débauchés et fainéants. Ah ! si c’était pour la défense du pays, à la bonne heure ! les mères elles-mêmes diraient les premières : En avant ! et vive la France ! On l’a bien vu dans la République, lorsque est parti de chez nous, pour courir à la frontière, un bataillon de vrais hommes, le bataillon corrézien, qui fit des merveilles à ce qu’on rapporte ; et ces conscrits-là n’avaient point la larme à l’œil,