Page:Leo - Legendes correziennes.djvu/77

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quand elle répondit, porta sa lettre chez les Bénot. C’est ainsi que ça se pratique chez nous, où l’on regarde fort à toute dépense qui se pourrait éviter, ne fût-elle que d’un centime. Il y avait longtemps que les Bénot avaient accepté Mélie pour leur bru, quoiqu’ils ne s’en fussent guère souciés d’abord, attendu qu’ils étaient, eux, des gens d’état et tenant boutique, tandis que Chérin, le père de Mélie, n’était qu’un journalier, vivant à sa peine, et ne possédant rien qu’une petite maison, entourée d’un chétif jardin.

De fait, à partager ça entre les six enfants qu’ils étaient, pour chacun, ça ne faisait guère qu’une bouchée.

Cependant, comme la fille était riche de beauté, de santé et de bonne conduite, et que le garçon ne voulait entendre parler d’aucune autre, les Bénot avaient donné leur consentement, non sans rechigner un peu, Baptiste étant leur aîné, un brave enfant, et le bras droit de son père, avait grande influence à la maison.