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Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/226

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— Mais cela ne vous empêche pas de visiter les malades ?

Elle fixa de nouveau sur moi ses beaux yeux étonnés :

— Que voulez-vous dire ?

— Comment, vous ne voulez pas m’avouer que vous êtes allée, hier chez cette pauvre femme et lui avez donné de l’argent pour payer le médecin ?

— Moi, William ? Mais non ; je n’ai pas quitté la maison hier, et je n’avais guère le temps, je vous assure ; car il me reste encore, Monsieur, une quantité de choses à faire, ces fleurs d’abord, et puis ma toilette, qui n’est pas prête. Savez-vous que c’est très-ennuyeux, au moins, de ne pas avoir de femme de chambre ? À la ville surtout, je ne crois pas qu’on s’en puisse passer ?

Je fis deux ou trois tours dans la chambre et m’en allai. Décidément, ce n’était pas elle. Je ne puis exprimer le mal que cela m’a fait. Je ne l’essayerai même pas ; les pensées qui me viennent, sont telles… Il n’y aurait donc ni bonheur vrai ni amour durable ? Suis-je destiné à être toute ma vie la dupe de mon propre cœur ? Ah ! je voudrais être anéanti ! ou que Dieu me donnât l’oubli de cette vie, et m’en déchargeât.

30 novembre, soir.

Par des questions détournées, je me suis assuré que ce n’était pas Clotilde, c’est donc Édith.

On est allé ce soir à la pêche aux écrevisses, et j’ai dû les suivre, M. Plichon, Clotilde, Blanche, moi et M. For-