Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/348

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bienfaits, et que cette utilité dont je parle devrait être incontestable.

Si tu n’as pas besoin de moi, je recommencerai à Paris cette chasse aux places, si longue, si écœurante, mais dans laquelle, j’espère, de bonnes relations me serviront.

Et puis, peut-être tune m’aimes plus. — Ne te fâche pas ! je l’ai mérité.

Réponds-moi sur-le-champ, et parle-moi au long de toi, de ta situation. As-tu des enfants ? Ce bonheur dont tu étais enivré, il y a quatre ans, est-il encore le même ? Qu’est devenue Blanche ? et Clotilde ? et tous ?

J’ai rencontré Forgeot à Spa l’été dernier. Il allait rentrer en France, fier et plein de faconde comme auparavant et se posant en victime des révolutions.

Comment vous entendez-vous avec le beau-père ? Ta femme voudra-t-elle m’accueillir ? et ton entreprise ? parle-m’en avec détail. Mais tu n’as plus besoin de t’épancher comme autrefois ; tu n’es plus seul.

J’ai relu bien souvent la fin de ta dernière lettre, celle qui m’arriva la veille de mon mariage. Tu m’y faisais la promesse de m’aimer comme auparavant quand je serais malheureux. J’aurais dû réclamer bien plus tôt ; mais me voilà enfin. Au revoir, n’est-ce pas, William ?



WILLIAM À GILBERT.

SOIXANTE-DEUXIÈME LETTRE.

16 juin 1852.

Non, tu n’en pouvais douter. En reconnaissant ton écriture, j’ai eu un saisissement de joie, et j’ai pleuré en