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Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/69

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— Suis-je donc sûr d’une bonne réponse ?

— Mais… oui, nous n’en doutons pas. Il faut vous dire que M. Plichon avait écrit depuis plusieurs jours à son notaire de Paris, pour avoir des renseignements sur vous. On a reçu hier la lettre du notaire, elle vous est très-favorable.

— Bah !

— Oui, grand nom, grandes relations, une immense fortune, une jeunesse folle, mais de l’honneur. En résumé, parti superbe.

— Eh bien ! vous voyez s’il faut s’en fier à ces donneurs de renseignements.

— La tante Clotilde fit une longue pause pleine de pensées.

— Voyons, dit-elle en me regardant en face, il est bien vrai que vous êtes ruiné ?

— Je ne pus retenir un brusque mouvement et rougis de colère.

— Je ne joue point de rôle, Mademoiselle, répondis-je sèchement.

— Écoutez donc, reprit-elle avec embarras, vous auriez pu… vouloir éprouver…

— Des moyens de roman ? Je n’en use pas. Veuillez songer d’ailleurs qu’il m’eût été impossible de deviner avec quelle promptitude je serais retenu, et que j’allais partir. Franchement, du reste, à votre place j’aimerais mieux un homme ruiné qu’un inventeur de trucs de ce genre-là.

— Voyons, ne vous fâchez pas ; je ne suis pourtant pas la seule qui ait conçu cette idée. Blanche l’a eue comme moi.