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Page:Leo - Les Deux Filles de monsieur Plichon.djvu/71

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rénovation… ce n’est pas dans les bras d’un ange tel que Blanche, que vous pourriez être tenté d’impures amours.

— D’impures amours, m’écriai-je, et qui donc a osé m’en accuser ?

— Mon Dieu, mon ami, vous n’avez sans doute pas fait plus que les autres, et maintenant, vous voilà purifié, renouvelé…

— De quoi suis-je accusé ? répétai-je avec insistance.

— Mais, cette actrice que vous avez enlevée, cette jeunesse sans frein dont parle M. Lebrun…

— Je n’ai jamais courtisé d’actrice, et si des esprits superficiels ont pu croire ma jeunesse folle, elle n’a jamais cessé d’être honnête.

— Oh ! M. Lebrun rend le plus haut hommage à votre moralité.

Je partis d’un éclat de rire :

— Vraiment ? Que dit-il encore ?

— En vérité, je ne devrais pas vous révéler tout cela, je suis indiscrète. M. Lebrun craint que vous n’ayez des dettes, et recommande de veiller au contrat.

— Récapitulons, dis-je alors : grande fortune, grandes relations, jeunesse sans frein, amours impures, haute moralité, se défier de l’homme au contrat. Et dans cet assemblage de choses hétérogènes, pas un mot de réalité. Il faut en convenir, c’est une admirable garantie que de recevoir d’un étranger des renseignements sur un étranger. Que M. Plichon me demande du temps pour me connaître, je comprendrai cela ; mais qu’il se permette de me juger sur de tels rapports, je ne le souffrirai pas.

— Voyons, n’allez-vous pas vous fâcher avec lui ?