Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/295

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on a dit : Cela n’est pas convenable, il n’y a plus à revenir là-dessus.

— Comme ça donc vous n’avez rien dit ?

— Le croyez-vous, Michel ? Oh ! non, vous savez bien… que vous êtes mon ami ?

— Oui ! dit-il en serrant passionnément les mains de la jeune fille, oui ! je suis votre ami ! votre ami, vous le savez bien, vous ! Ah ! mon Dieu ! Est-ce qu’on dit le contraire ? Tout le bonheur est donc fini ?

— Prenez garde ! Michel, vous allez tomber.

— Est-ce que vous consentez à ça, vous, mam’zelle Lucie, que nous ne nous voyions plus ?

— Non, non, je n’y consens pas ! J’ai bien pleuré. J’ai beaucoup de peine et de regret ; mais puis-je désobéir formellement à ma mère ?

Ses larmes coulaient encore et tombaient sur les mains de Michel.

— Oh ! dit-il, moi qui ai le cœur brûlé d’envie de vous voir heureuse ! faut-il que vous pleuriez à cause de moi ! Dites-moi ce qu’il faut faire pour que vous ayez moins de peine.

— Je ne sais, dit-elle, attendre, car je tâcherai d’arranger les choses pour que nous puissions nous voir quelquefois, sans que personne y trouve à redire. Mais descendez, Michel. Si l’on venait au jardin !

— Oui, je m’en vais ; dites-moi seulement quand nous nous reverrons la prochaine fois.

— Puis-je le savoir ?

— Dans quatre jours, nous avons la Saint-Jean. C’est pour nous comme un dimanche. Promettez-moi d’aller voir Gène ce jour-là, mam’zelle Lucie.

— Oh ! dit-elle en hésitant, cela ne se peut, Michel.

— Pourquoi ? J’ai besoin de vous parler ; j’ai des choses à vous dire ; vous me donnerez un conseil.