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Page:Leo - Un mariage scandaleux.djvu/466

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XX


Huit jours après, la teneur du testament fut connue : M. Grimaud instituait pour ses héritiers MM. Émile et Jules Bourdon, et Mme Aurélie Gavel, née Bourdon. Il donnait sa bibliothèque à Lucie Bertin.

À peine instruit de cet arrêt, M. Bertin, ivre de colère, courut chez Mme Bourdon. Il entre comme un tonnerre, la trouve seule au salon, et dès son entrée en matière il lance les épithètes de scélérate et de voleuse. En vain, déployant toute sa majesté, Mme Bourdon place entre elle et son ennemi le rempart sacré de ses enfants… Au nom de jésuite femelle, qui lui est décerné, frappée au vif, elle sonne, elle appelle ; M. Bourdon, accouru, veut s’interposer, mais il est foudroyé lui-même. On jette enfin M. Bertin à la porte, et des deux parts une brouille éternelle est jurée.

Mlle Boc se chargea de colporter, bien enluminée, l’affreuse ingratitude de M. Bertin.

Cette malheureuse famille se trouva donc déchue de toute espérance et dans la plus profonde misère. Une fois de plus tout manquait, et nul moyen héroïque de conjurer l’orage n’était plus possible. L’argenterie n’existait