Page:Leo - Une vieille fille.pdf/28

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les suivre, ou rentrait aussitôt. En Suisse, les jeunes personnes ont presque autant de liberté que les Anglaises, et l’on n’a pas le droit de s’étonner en voyant un jeune homme et une jeune fille causer et se promener seuls ensemble.

Un Allemand, touriste en guenilles, vint frapper un jour à la porte de mademoiselle Dubois, demandant une aumône fraternelle. Albert alla chercher la moitié de ses vêtements, et la vieille fille donna son dîner. Quelque temps après, ayant fait une grande déchirure à son unique pantalon de coutil, Albert fut obligé de sortir, par une chaleur caniculaire, avec un pantalon de gros drap. Le lendemain, il trouvait le pantalon de coutil propre et repassé, sans la moindre apparence de déchirure. Il se crut obligé d’en remercier mademoiselle Dubois ; mais au premier mot qu’il prononça, elle répondit : Ce n’est rien ! sans vouloir en entendre davantage. Une nuit, qu’il ébranlait d’une toux opiniâtre les cloisons de sa chambre, il entendit à sa porte