Page:Leo - Une vieille fille.pdf/38

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— Je vis très-retirée, comme vous l’avez vu. Mais par ma famille, qui est assez nombreuse et qui a de bonnes relations, j’espère vous procurer quelques élèves. En attendant, voici un arrangement que j’ai imaginé et qui, s’il vous convient, me sera fort agréable. Moyennant trente francs par mois, que vous payerez plus tard, vous pourriez partager mon frugal ordinaire, et cela vous suffirait, en attendant mieux.

— Vous êtes l’ange de la bienfaisance ! s’écria le jeune Allemand transporté. Mais non, je ne puis, je ne dois…

— Pourquoi ?… Ah ! je vous en prie, pas de cérémonies avec moi qui n’en sais faire aucune. Prenez-le comme vous voudrez : un marché fait entre débiteur et créancier, ou bien un échange de services entre amis.

— Un échange de services ? Mais que ferai-je pour vous moi ?

— Eh ! ne devinez-vous pas combien je suis heureuse d’être utile, de pouvoir, moi, créature