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Page:Leo - Une vieille fille.pdf/49

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buchait un peu : ce n’était pas sans trouble qu’Albert sentait Pauline appuyée sur son bras ; elle-même avait la voix émue. Ils causaient par saccades et à demi-voix, comme s’ils avaient eu peur. Une pierre manqua de les faire tomber. Albert, dans ce mouvement, saisit la main de Pauline.

— Comme votre main tremble ! dit-elle d’une voix entrecoupée, vous avez froid ? — Non, dit Albert ; et ils continuèrent à marcher sans plus dire un mot.

Comme ils arrivaient à l’angle des deux routes, au-dessous de la douane, — ils avaient pris le plus long chemin, — une troupe d’hommes avinés vint à leur rencontre en vociférant d’une manière insensée. Pauline, effrayée, entraîna son compagnon, qui s’efforçait en vain de la rassurer, derrière le massif qui se trouve au point de jonction des routes. Mais le petit débat qui s’éleva entre eux à ce sujet ayant frappé de ses chuchotements l’oreille des ivrognes, ceux-ci cherchèrent en chancelant d’où venait le bruit. Folle de