Page:Leo - Une vieille fille.pdf/94

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à monter. La colline à cet endroit est très-escarpée. On la tourne ordinairement par un chemin qui se jette à gauche et que dédaignaient nos touristes. La moitié inférieure de la côte est une prairie ; la partie supérieure est boisée et offre une pente presque verticale.

D’en bas, on eût entendu l’haleine entrecoupée des deux femmes parvenues à mi-chemin. Pauline, embrassant la première touffe des chênes, se laissa tomber sur le sol. Mademoiselle Dubois s’éleva de quelques pieds encore, puis elle s’arrêta, car l’air manquait tout à fait à sa poitrine, et elle se retourna, pâle, vers Samuel qui la suivait, et qui, la soutenant d’une main, de l’autre lui tendit sa gourde en souriant. C’est un fait bien prouvé que l’eau de cerises ou kirschwasser a des affinités secrètes avec l’air des montagnes, à tel point que les lèvres féminines y pompent sans dommage la brûlante liqueur. Mademoiselle Dubois en but une gorgée, reprit haleine, et, dix minutes après, elle était sur la