Page:Leo - Une vieille fille.pdf/93

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tenant, par places, de grands massifs blancs teintés de jaune : c’étaient des narcisses dont l’odeur se répandait tout alentour ; la petite gentiane bleue se montrait aussi çà et là au milieu de l’herbe.

Pauline et sa sœur cueillirent chacune une gerbe de fleurs, et Pauline en couronna le chapeau d’Albert, et remplit de narcisses les poches extérieures des sacs militaires qu’Albert et Samuel portaient chacun sur le dos. Ainsi fleuris, ainsi riant et jasant, ils traversèrent un bois de sapins silencieux et solennel, et se virent en face d’une colline boisée, surmontée d’un vieux pan de mur. C’était la tour de Gourze.

— À l’escalade ! cria Samuel.

— À l’escalade ! répéta Pauline.

— Pourrez-vous gravir ce versant ? demanda Albert à son amie.

— J’essayerai, dit-elle.

— Vous réussirez, si j’en juge par votre tour de force à Rovéréa.

Elle rougit sans répondre. Ils commencèrent