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de salve ; l'artillerie ne tirera que sur des objectifs bien déterminés et situés à portée efficace. » Ceci concerne la journée du 19 septembre. Pour la journée du 23, l'ordre indique que les deux colonnes ayant opéré leur jonction continueront la marche sur Tananarive en une seule colonne sous le commandement direct du général en chef.

Le 25 au matin, l'ennemi s'est replié devant les reconnaissances effectuées par la 2e brigade. Le 26, il s'est arrêté à Sabosty, y a laissé une forte arrière-garde et a continué son mouvement de retraite. En résumé, les journées du 25 au 30 se sont passées en marches et reconnaissances. Le 30, la colonne se portait sur Tananarive en deux échelons : le premier échelon commandé par le général Metzinger et le deuxième par le général en chef. L'opération s'est déroulée en deux phases ; la première consista à s'emparer de la ligne de crêtes qui s'étend de l'Observatoire d'Ambohidempona dans la direction du nord ; la seconde, dans le bombardement et l'enlèvement de vive force de la capitale. Aussitôt que nous fûmes maîtres de l'Observatoire, et pendant que le bataillon malgache amusait l'ennemi, toute la ligne de crêtes, qui constituait la position de défense extérieure de Tananarive, tomba en notre pouvoir. Il ne restait plus qu'un effort à faire : enlever la ville.

A deux heures, l'artillerie commença à tirer à mélinite ; en même temps six colonnes d'assaut munies de pétards abordaient Tananarive au nord et, à l'est, vers le palais de la reine et celui du premier ministre ; l'artillerie appuyait l'assaut. A deux heures cinquante-cinq, le bombardement était général et nos obus écrasaient l'artillerie hova établie sur la terrasse du palais de la reine ; à trois heures trente, le pavillon blanc fut hissé sur le palais et on amenait celui de Ranavalo. Un parlementaire se présenta devant nos lignes, précédé d'un immense drapeau blanc. Mais le général ne jugea pas le personnage assez qualifié ; néanmoins, il lui