Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/131

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accorda quarante-cinq minutes pour aller chercher d'autres émissaires plus sérieux, ajoutant que, de gré ou de force, il occuperait la ville le soir même. Le fils du premier ministre vint alors, accompagné du ministre des affaires étrangères. Ils apportaient au général l'assurance que les troupes pouvaient entrer dans la place sans craindre aucune résistance et la déclaration du gouvernement que les hostilités ne seraient pas reprises.

Aussitôt, le général Metzinger, désigné comme gouverneur militaire de Tananarive, entra en ville avec quatre bataillons, une batterie et deux compagnies du génie. Le général en chef resta avec les troupes du général Voyron sur les crêtes, prêt à faire brûler la capitale, si le général Metzinger se heurtait à quelque surprise. Le lendemain, 1er octobre, il fit son entrée officielle, accompagné de l'état-major. Il s'installa à l'hôtel de la Résidence générale, où le drapeau tricolore fut hissé avec les honneurs réglementaires. A trois heures de l'après-midi, le traité de paix était signé. Il fut ratifié, à huit heures du soir, par la reine Ranavalo. Le succès final nous coûtait quatre officiers blessés, dix hommes tués, cinquante-deux hommes blessés et douze disparus. Il avait été consommé 81 000 cartouches et 362 projectiles d'artillerie. A Tananarive, 74 canons ou mitrailleuses et une énorme quantité de munitions tombèrent en notre pouvoir. Le 10 octobre, le général fit connaître aux troupes par la voie de l'ordre le câblogramme suivant qui venait de lui être adressé par le gouvernement : « La France entière et le gouvernement de la République vous adressent leurs félicitations. Vos admirables troupes ont bien mérité de la Patrie. La France vous remercie, général, du service que vous venez de rendre et du grand exemple que vous avez donné. Vous avez prouvé une fois de plus qu'il n'est pas d'obstacles ni de périls dont on ne vienne à bout avec du courage, de la méthode et du sang-froid. Le gouvernement propose la création d'une