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médaille de Madagascar qui sera donnée à toutes vos troupes. »

Communication nous fut également faite de l'allocution suivante prononcée par le Président de la Chambre des députés :

« Messieurs et chers collègues, notre première pensée à tous, en reprenant nos travaux, sera pour ces fils héroïques de la Patrie qui viennent de porter sur une terre lointaine le drapeau de la France. Jamais, mieux que durant cette campagne, nous n'avons senti combien les lois de la République ont fait indivisibles l'armée et la nation. Notre race y a déployé de robustes vertus. Par leur endurance obstinée en face de maux inattendus, par leur volonté de marcher et de vaincre, nos troupes ont fait voir, une fois de plus, qu'à la guerre la flamme intérieure de l'homme et la discipline réfléchie peuvent triompher de tout. Représentants de la nation, nous nous inclinons avec un pieux respect devant la tombe de ceux de nos enfants qui sont morts pour la Patrie ; nous saluons avec reconnaissance ceux qui font définitivement flotter les trois couleurs sur la grande Ile. Ils se sont montrés à la hauteur de tous les sacrifices, de toutes les difficultés, de toutes les espérances. »

Après la prise de la ville, trois bataillons furent cantonnés dans l'intérieur. Les autres troupes bivouaquèrent dans la banlieue.

Il se passa également après la prise de Tananarive un fait que je tiens à mentionner. L'amiral Bienaimé n'était pas prévenu de la cessation des hostilités. Il était en rade de Tamatave, délégué du général en chef. Dans la nuit du 5 au 6 octobre, c'est-à-dire cinq jours après la signature de la paix, il envoya une colonne forte environ d'un bataillon et une batterie d'artillerie à l'attaque de Farafatra, où les Hovas avaient leur principal point d'appui. On s'en empara par surprise, et on s'y établit de façon à pouvoir repousser les contre-attaques que tenterait l'ennemi. Sur ces entrefaites,