Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le même qui, plus tard, devait trouver la mort au Transvaal en soutenant le faible contre le fort, nous souhaita la bienvenue par ce discours qui fit couler des larmes et courir des frissons.

« Mes chers camarades,

« Je ne vous retiendrai pas longtemps. Aucune parole n'aurait l'éloquence de ces manifestations enthousiastes qui vous attendent, de la sympathie admirative de cette population ardemment française, qui va vous acclamer, et tend déjà vers vous ses mains amies. Déjà vous avez senti battre le cœur du peuple algérien en touchant terre à Oran. Ici, vous revenez au foyer de notre chère Légion. C'est presque une émotion plus intime, l'émotion d'une fête de famille qui va vous saisir. Jouissez-en, vous l'avez bien gagné. Laissez-moi seulement, avant toute chose, éclairer votre reconnaissance sur l'unanimité de générosité du conseil municipal de cette ville, qui a bien voulu mettre entre nos mains des ressources importantes pour améliorer le traitement de vos convalescences et les hâter vers la guérison. Vous retrouverez ici cette admirable Société des Dames de France qui vous avait suivis à Madagascar comme au Dahomey, comme elle vous suivra partout où il y aura œuvre utile pour le pays. Inclinons-nous devant la tendresse sublime de ce dévouement et les délicatesses exquises de cette prévoyance, toujours en éveil. Saluons, dans toute l'émotion de notre cœur, les Femmes de France.

« Et maintenant, chers et héroïques débris de ce qui fut la Légion à Madagascar, vous qui m'êtes revenus, laissez-moi vous remercier, au nom de notre immortel drapeau, d'avoir rajeuni sa gloire au lustre impérissable

elle visitait les hommes malades à l'hôpital et leur apportait toutes sortes de bonnes choses. Elle les encourageait par de douces paroles : c'était l'ange vivant du régiment.