Page:Leon Silbermann - Souvenirs de campagne, 1910.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

éprouvée, retourna à Takou pour attendre l’arrivée du général Voyron et rentrer en France.

Les ambulances de toutes les puissances regorgeaient de malades. Le matériel que j’ai vu chez les Anglais et chez les Américains, leurs prolonges exceptées, était d’une utilisation bien meilleure que celui des autres nations. Chaussures, effets, harnachements, moyens de transport pour les blessés, tout cela était d’une supériorité incontestable. Les Japonais avaient comme moyen de transport de petites voitures à deux roues très légères, démontables, tout à fait pratiques. Les Allemands, Anglais et Américains, ont employé de grandes prolonges attelées de quatre chevaux ou mulets qui jusqu’à Pékin leur ont certainement rendu service, mais qu’ils n’ont pu utiliser dans les colonnes lancées à l’intérieur du Petchili où il n’existe aucune route. Les Russes, Français et Italiens avaient des voitures à deux roues, sans grande solidité, qu’on avait achetées sur place. Les Russes se servaient en outre de voitures-cuisines à deux roues, avec fourneau et chaudière, réellement très avantageuses, car les aliments étaient préparés pendant la marche et consommés pendant une grande halte ou dès l’arrivée à l’étape ; on évitait ainsi des fatigues aux troupes et on les réconfortait au moment propice.

Le casque colonial allemand avait, à l’arrière, un ressort qui permettait à cette partie de se relever et d’éviter ainsi le contact du havresac qui en effet gêne énormément, surtout lorsque le soldat est chargé d’une gamelle ou autre ustensile de campement.

L’eau et aussi le savon manquaient à Pékin, ce qui faisait du lavage du linge une opération très compliquée. Il y avait également pénurie de médicaments chez toutes les nations. Enfin, la mauvaise qualité de l’eau de boisson amena une épidémie de fièvre typhoïde qui fit de nombreuses victimes dans les corps de troupes de toutes les puissances.

Au milieu du mois de septembre, nous en vînmes à