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débarquement de nouvelles armes envoyées de Hambourg.

J'ajoute ici que le colonel Dodds, ce chef énergique, intelligent et tenace, s'est montré pendant tout son séjour au Dahomey, soit envers l'ennemi, soit envers les commerçants, y compris les étrangers, d'une bienveillance, d'une loyauté et d'une humanité qu'on ne peut vraiment trop louer. Il savait également maintenir (ce qui n'est pas le cas dans plusieurs de nos colonies) une entente parfaite entre les autorités civiles et militaires.

Le colonel poussait très activement les préparatifs de l'expédition. Cinq mille porteurs et deux cents grandes embarcations étaient réunis au début des hostilités à Porto-Novo. En outre, il constituait fortement les divers services de la colonie en vue d'une prochaine action qu'il savait inévitable.

Le lieutenant-gouverneur était chargé de la direction des affaires civiles. Le chef de l'état-major était le commandant Gonard. Au commencement du mois de septembre, tout était prêt. Le colonel, le lieutenant-gouverneur et les troupes quittaient Porto-Novo le 17 août, pour y revenir quelques jours après. On en repartit le 10 septembre, et le 19 du même mois avait lieu le combat de Dogba.

A cinq heures du matin, quatre mille Dahoméens attaquaient les troupes campées à Dogba, composées des deuxième et troisième groupes, avec de l'artillerie et du génie. Les Dahoméens étaient armés de fusils à tir rapide ; leur attaque fut conduite avec la plus grande bravoure. Après quatre heures de combat, ils renoncèrent à la lutte, poursuivis par nos feux de salve, et laissant le terrain jonché de morts. De notre côté, nous avions le sous-lieutenant Badaire de l'infanterie de marine, tué, et onze blessés dont le commandant Faurax de la Légion, qui mourut de sa blessure peu de temps après. Le colonel, dans un ordre du jour, adressa, au nom de la France, de chaleureuses félicitations