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Page:Leon Wieger - Histoire des croyances religieuses en Chine, 1922.djvu/47

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Quatrième Leçon.


Sommaire. — Troisième dynastie. A. Historique. — B. Textes des Annales et des Odes. Le Ciel, le Souverain d’en haut. Conception extraordinaire du chef du clan. Le Ciel prédestine et protège sa lignée, lui donne enfin l’empire. — C. C’est le Ciel qui récompense et qui punit par ses mandataires. Les crimes du tyran Kie le firent rejeter. — D. Évocation des ancêtres, par Tan de Tcheou. Ses discours. — E. Fondation de la ville de Lao-yang. Tertre du Ciel. Tertre du Patron du sol. Empereurs défunts associés au Ciel ; ministres défunts associés à leur empereur. — F. Offrande impériale. — G. Mort de l’empereur Tch’eng. Avènement de l’empereur K’ang. — H. Textes divers. — I. Le Souverain, !e Ciel, être personnel, anthropomorphe.

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A.   La troisième dynastie, qui occupa le trône impérial de la Chine de l’an 1050 à l’an 256, c’est-à-dire pendant huit longs siècles, fut fondée par 發 Fa duc de 周 Tcheou, gouverneur des Marches occidentales, lequel détrôna et tua 辛 Sinn, le dernier empereur de la deuxième dynastie. Je rappelle que cette dynastie, d’abord appelée 商 Shang, s’appela 殷 Yinn après 1315. — Fa descendait de == K’i, ministre de l’agriculture, investi du fief 邰 T’ai en 2065. En 1589, la famille se transporta à == Pinn. En 1275, le duc === Tan-fou, chef du clan, s’établit dans la plaine 周 Tcheou, au pied du mont == K’i. Depuis lors ses descendants portèrent le titre de ducs de Tcheou, et gouvernèrent pour l’empereur la vallée de la == Wei, boulevard de l’empire contre les incursions des barbares du nord- ouest. — Notons, pour l’intelligence des textes, que quand, en 1050, le duc Fa fut devenu l’empereur == Ou, il passa à son frère == Tan le titre de == duc de Tcheou, conféra le titre impérial à son père == Tch’ang, à son aïeul == Ki-li, et à son bisaïeul == Tan-fou, lesquels n’avaient été que ducs de leur vivant. Car la piété filiale interdit à un fils de porter un titre supérieur à celui que porta son père. S’il l’acquiert, il faut que ce titre soit conféré d’abord au père, pour que le fils puisse le porter sans impiété. Nous allons donc entendre nommer continuellement l’empereur 文 Wenn et le duc de Tcheou ; c’est-à-dire Tch’ang le père de l’empereur Ou, et Tan le frère de l’empereur.


B.   Je consacrerai cette Leçon à prouver, par les textes contemporains des Annales et des Odes, que, durant les quatre premiers siècles de sa durée, les no- tions sur l’Etre suprême, le Ciel, le Souverain d’en haut, léguées par les Anciens, transmises par les deux premières dynasties, furent conservées intactes par la troi- sième, la dynastie Tcheou.

Devenus les maîtres de l’empire, les Tcheou chantèrent, dans le temple des ancêtres, la gloire de leur clan. Nous savons que tout clan illustre prétendait que le Souverain d’en haut avait été pour quelque chose dans la naissance de son fondateur (page 21). Les Tcheou honoraient, comme né du Ciel, == K’i dont la mère fut == Kiang-yuan. Voici les textes : « C’est Kiang-yuan qui fut la mère de la race des Tcheou. Comment cela se fit-il ?.. Voici... Après une offrande faite