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C. Il n’y aurait plus ensuite qu’à réprimer leurs velléités éventuelles de sortir de cet état (en agissant, en les rappelant chaque fois à la nature innommée à la simplicité primordiale du Principe). Dans cet état de nature innommée, pas de désirs. Pas de désirs, et tout est en paix, et l’État se gouverne de lui-même.

Les commentaires n’ajoutent rien. Comparez chapitre 3.


LIVRE II


Chap. 38. Texte.


A. Ce qui est supérieur à la Vertu du Principe (le Principe lui-même considéré dans son essence), n’agit pas, mais conserve en soi la Vertu à l’état d’immanence. Tout ce qui est inférieur à la Vertu du Principe (les règles de conduite artificielles), n’est qu’un palliatif à la perte de la Vertu ; palliatif qui n’a avec elle rien de commun.

B. Ce qui est supérieur à la Vertu (le Principe), n’agit pas en détail. Ce qui est inférieur à la Vertu (les règles artificielles), n’existe que pour l’action en détail.

C. Ce qui est au-dessus de la bonté (artificielle confucéenne, le Principe) n’agit pas en détail. Ce qui est au-dessus de l’équité (artificielle, la bonté) agit en détail. Ce qui est au-dessus des rites (l’équité) lutte avec les penchants des divers êtres, d’où les rites et les lois.

En d’autres termes, après l’oubli de la nature avec ses instincts naturels bons, vinrent les principes artificiels palliatifs de ce déficit ; lesquels sont, dans l’ordre descendant, la bonté, l’équité, les rits et les lois.

Oui, les rites ne sont qu’un pauvre expédient pour couvrir la perte de la droiture et de la franchise originelles. Ils sont une source de troubles (étiquette, rubriques) plutôt que d’ordre.

Enfin le dernier terme de cette évolution descendante, la sagesse politique, fut le commencement de tous les abus.

D. L’homme vraiment homme, s’en tient à la droiture et au bon sens naturels, méprisant les principes artificiels. Usant de discernement, il rejette cela (le faux), pour embrasser ceci (le vrai).