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Page:Leopardi - Poésies complètes, trad. Vernier, 1867.djvu/16

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IV LÉOPARDI.

érudition les savants italiens » allemands, anglais et français, des hommes tels que Pietro Giordani, Cancellieri, le Suédois Akerblad, Niebuhr, Watz, Creuzer et Boissonnade. L’étude le consolait déjà tout enfant, lorsqu’à la fenêtre de la maison paternelle, du haut de sa montagne natale, laissant errer son regard à l’horizon, il assistait mélancoliquement au lever de la lune sur l’Adriatique, au coucher du soleil disparaissant derrière les cîmes de l’Apennin. La maison était douce ; un père tendre ; une sœur charmante ; un foyer depuis longtemps sacré par la présence de deux hôtes qu’on ne voit plus guères, la noblesse de sentiments et le respect. Cependant l’enfant studieux souffrait ; déjà il luttait dans la fièvre de ses nuits avec le redoutable et fascinant problème de la destinée humaine. Pourquoi la douleur ? Pourquoi le bien ? Pourquoi le mal ? Il songeait déjà à répondre à ces questions. Cette fièvre de savoir n’était ni vanité , ni curiosité futile. Il voulait arracher au sphinx,