Page:Leopardi - Poésies complètes, trad. Vernier, 1867.djvu/15

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LÉOPARDI. III

que formait la triste et grande âme de Léopardi, s’est accomplie ; comme cette patrie nouvelle ou plutôt renouvelée qu’il appelait de toutes les forces de son cœur et de son génie, est née ; il était important, avant de montrer son œuvre poétique, d’attirer les regards, ne fût-ce qu’un instant, sur ces changements. Nous dirons plus : ce sera, nous l’espérons, l’intérêt et la curiosité de cette publication en France, de reporter l’esprit du lecteur des faits actuels aux plaintes, aux aspirations, aux douleurs du grand poète italien de 1830, qui eut du prophète non l’orgueil, mais la grande âme aimante, désolée, sympathique à tous les maux de ses frères en nation et en humanité.

Giacomo Léopardi naquit à Recanatti, ville de la Marche d’Ancône, le 29 juin 1798, du comte Monaldo Léopardi et d’Adélaïde, de la maison des marquis d’Antici. Il fut un enfant prodige, comme Mozart, comme Pic de la Mirandole ; à quatorze ans il étonnait par son