Aller au contenu

Page:Leopardi - Poésies complètes, trad. Vernier, 1867.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XXXI

SUR LE PORTRAIT D'UNE BELLE FEMME

sculpté sur un monument funèbre.

Voilà ce que tu fus ! maintenant sous terre, tu es boue et squelette. Par-dessus tes os et ta fange, impassible , muet, regardant le vol des années, seul gardien de ta mémoire et de la douleur de tes amis, reste le simulacre de ta beauté détruite. Ce doux regard qui fesait trembler celui sur lequel il se fixait, comme il semble maintenant se fixer sur moi ; ces lèvres d’où la volupté profonde semblait couler comme d’une urne pleine ;