Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t1, 1880, trad. Aulard.djvu/22

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Chargé d’une fatigue insinuante et tendre
Un désir de mourir tout bas se fait entendre.
Comment ? je ne sais trop ; mais telle est, en effet,
D’amour puissant et vrai la marque et le bienfait.


Sainte-Beuve n’est pas toujours aussi heureux. Partout où Leopardi est simple et vrai, il échoue. D’ailleurs, mettre en alexandrins les vers lyriques italiens, n’est-ce pas déjà commettre un premier contre-sens ?

Un autre poète, M. Auguste Lacaussade, ne voulant que s’inspirer de Leopardi sans adopter son pessimisme, a donné une imitation de la pièce A se stesso, qui se trouve ainsi admirablement traduite. M. Lacaussade, qui ne songeait pas à traduire, a laissé de côté les derniers vers, c’est-à-dire la conclusion philosophique :


POSA PER SEMPRE[1]


Enfin et pour toujours repose-toi, mon cœur,
Ô mon cœur fatigué ! cette suprême erreur

  1. Extrait de la Muse orientale. Numéro du 15 septembre 1877.