Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t1, 1880, trad. Aulard.djvu/261

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elle est dépouillée par notre faute et par le destin. Temps passés ! personne aujourd’hui ne s’honore d’une telle mère. Pour toi cependant, élève ton âme jusqu’au ciel. Notre vie, à quoi est-elle bonne ? seulement à la mépriser. Elle est heureuse, alors qu’enveloppée dans les périls elle s’oublie elle-même, quand elle ne mesure pas la perte des heures vermoulues et lentes et n’en écoute pas la fuite ; elle est heureuse, alors que, le pied poussé vers le passage léthéen, nous la revoyons plus attrayante.