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Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t2, 1880, trad. Aulard.djvu/36

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XXI

À SILVIA.

(Publié en 1831.)


Silvia, te souviens-tu du temps de ta vie mortelle, alors que la beauté resplendissait dans tes yeux riants et fugitifs et que, joyeuse et pensive, tu franchissais le seuil de la jeunesse ?

Les chambres tranquilles et les rues à l’entour résonnaient de ton chant perpétuel, alors qu’appliquée aux ouvrages de femme tu étais assise, contente de ce vague avenir que tu avais dans l’esprit. Mai était odorant, et tu avais coutume de passer ainsi le jour.

Moi, laissant quelquefois mes belles études et mes laborieux écrits, où se dépensaient mon premier âge et la meilleure partie de moi, de la ter-