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Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t2, 1880, trad. Aulard.djvu/83

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XXXIII

LE COUCHER DE LA LUNE[1].


De même que, dans la nuit solitaire, sur les campagnes et les eaux argentées, où voltige le zéphyr, où les ombres lointaines forment mille aspects fuyants, mille objets trompeurs, parmi les ondes tranquilles dans la plaine et les branches, les haies, les collines et les villas, la lune, arrivée aux confins du ciel, descend derrière l’Apennin ou les Alpes, ou dans le sein infini de la mer Tyrrhénienne : le monde change de couleur, les ombres disparaissent et une même obscurité noircit la vallée et la montagne. La nuit reste aveugle, et

  1. Cette pièce et la suivante (La Ginestra) furent publiées en 1845, huit ans après la mort du poète, par Ranieri : elles avaient été composées pendant le séjour de Leopardi à Naples (1834-1837).