Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/102

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enfant, où il rêvait adolescent, et où il lui avait été donné, jeune homme, de rencontrer l’Aérienne, une demoiselle S… à l’état-civil :

… jusqu’aux derniers taillis, j’ai couru tes forêts,
Ô Provence, et fouillé tes lieux les plus secrets.
Mes lèvres nommeraient chacune de tes pierres,
Chacun de tes buissons perdus dans les clairières.
J’ai joué si longtemps sur tes coteaux fleuris,
Que brins d’herbe et graviers me sont des vieux amis…

Dans Paolo, la note religieuse, ou, du moins, le vocabulaire pieux, et le décor mystique se mêlent aux expressions amoureuses. L’apostrophe à Voltaire ne s’y rencontre pas, mais don Juan a la sienne :

… C’est maintenant, don Juan, à toi que je m’adresse !
Ne fus-tu pas celui, qui, du nord au midi,
Superbe et désolé, traîna derrière lui,
Comme un roi son manteau, sa fougueuse tendresse ?…
Toi, le hardi don Juan, toi, le larron d’honneur,
Le héros des balcons, de l’échelle de soie
Qui, s’il l’eût bien voulu, du trône du Seigneur,
Convoitant une vierge, eût arraché sa proie…

Le premier chant de la trilogie de l’Amoureuse Comédie contient aussi l’inévitable prière au bon Dieu, obligatoire d’après le rituel de Musset. Zola, ici, se montrait le plus docile des imitateurs. Il ne fut jamais ni pieux, ni même croyant. Assurément, il ne se proclama point, sur la place publique ou même en des libelles, anticlérical. Il ne fît pas partie de la franc-maçonnerie. Il s’est montré seulement peu respectueux du sacerdoce et indifférent au dogme, dans ses écrits. Il a généralement agi en libre-penseur. Je ne pense pas que ses enfants aient été baptisés. Il lui a plu, dans Rome, de tracer le tableau des menées, des intrigues et