Zola semble démontrer, par l’inutilité de ses efforts à la scène et par
la persistance de ses insuccès réitérés, la vérité de la prétention des
« hommes de théâtre » de former comme une caste littéraire à part, un
sacerdoce spécial initié à certains rites, prêtres d’une Isis aux
mystères abscons. Ainsi, un vaudevilliste, un faiseur d’opérettes, un
confectionneur de revues serait un savant possédant une algèbre inconnue
des profanes ? Le moindre bâtisseur de scénario deviendrait un architecte
aux épures mystérieuses, le membre d’une confrérie aux arcanes interdits.
Les « hommes de théâtre » seuls sauraient construire des ouvrages compliqués
et difficiles, destinés pourtant à être compris instantanément, à être
jugés de même, et du premier coup, par le grossier passant, par l’ignorant
stupide, par le convive sortant de table congestionné, par la marchande
des Halles au vocabulaire sonore, et par la femme élégante et sotte,
capable, ordinairement, de s’intéresser seulement aux chiffons ou aux
banalités de la conversation mondaine. Tout ce grand art, toute cette
technologie et toute cette esthétique supérieure aboutissant à se faire
comprendre des ignorants et des imbéciles ? C’est le mystère de la foi
théâtrale !
La scène serait un collège d’augures, d’où l’on ne saurait regarder la
foule sotte et crédule sans rire entre initiés, mais où l’on ne serait
admis à officier que dans des conditions particulières de savoir-faire, de
roublardise et de tour de main ? Zola, comme Balzac, comme Flaubert, comme
les Goncourt, ne possédait pas, paraît-il, les capacités particulières
exigées pour être admis dans la confrérie. L’école dite naturaliste n’a
pas, il est vrai, en général, réussi au théâtre. Le roman fut plutôt son
champ de bataille et de victoire. La plupart des pièces
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