Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/207

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du roman. Le livre avait eu un succès relatif, le drame fut un four complet. Neuf représentations, le directeur en faillite, et le théâtre, après avoir fermé ses portes, changeant de genre et faisant sa réouverture avec l’opérette, tel fut le bilan désastreux de cette opération. Mme Marie Laurent jouait pourtant magistralement la paralytique, et la pièce était suffisamment bien montée. Je me souviens vaguement de l’impression de la première, à laquelle j’assistais : elle fut plutôt pénible, bien qu’il y eût deux ou trois scènes très fortes, d’un grand effet. L’année suivante, Zola fit jouer au théâtre Cluny une comédie, peu gaie, car la maladie et la mort y tenaient trop de place, intitulée les Héritiers Rabourdin, trois actes. Rien que le choix de ce théâtre de quartier indique le peu de crédit de Zola sur la place dramatique. Il avait présenté sa pièce au Gymnase et au Palais-Royal. Refusée, la comédie fut prise par M. Camille Weinschenk, qui la monta de son mieux. Les Héritiers Rabourdin n’atteignirent pas la vingtième représentation. Bouton de Rose et les Héritiers Rabourdin sont les deux œuvres théâtrales de Zola, originales et sans collaborateur. Il n’écrivit plus rien pour le théâtre depuis. Mais plusieurs de ses romans furent mis à la scène, et non sans succès. Ses collaborateurs-adaptateurs, MM. William Busnach et Benjamin Gastineau, s’acquittèrent habilement et fructueusement de leur tâche. Ces drames réussirent tous, bien qu’avec des fortunes diverses. L’Assommoir, dont Zola avait écrit et revu le scénario, plusieurs fois repris, à l’Ambigu et au Châtelet, fut le plus durable succès : le rôle de Coupeau fut joué successivement par Marais, Gil-Naza, Auvray-Guitry, et toujours l’effet en fut considérable. À l’étranger,