Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/255

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péripéties, les intrigues, les invraisemblances, qui reviennent à la mode en ce moment, avec le roman policier, re-exportation anglaise des ingénieuses déductions du subtil Dupin d’Edgar Poë, ou du perspicace Monsieur Lecoq de Gaboriau. Les naturalistes se sont éloignés avec horreur des contes fantastiques, d’ailleurs amusants ou impressionnants, des Alexandre Dumas, des Eugène Sue, des Frédéric Soulié. Ceci toutefois n’est pas absolu : car, dans l’Assommoir, la grande Virginie, Poisson le mari tueur ; dans Nana, l’incendie ; dans Travail, le couteau de Ragu, sont du domaine feuilletonesque ; l’élément mélo intervient, noyé, entortillé dans les descriptions, sans-doute, mais brutal et exceptionnel quand même. Les naturalistes ont cherché à tourner le dos au populaire, aussi aucun n’a-t-il pu obtenir un minimum de popularité, que sans effort obtiennent de très vulgaires conteurs. Le naturalisme a donc, comme bien d’autres choses, sa légende. On en a fait le symbole de l’ordure, du cynisme, de la trivialité et de la grossièreté libertine. Zola, avant sa glorification socialiste, pour des besoins de parti, était surtout célèbre, dans la foule, comme un homme qui avait relevé les jupes de la Mouquette, et noté avec grand soin les crépitements du paysan venteux, baptisé irrévérencieusement du nom célèbre d’un respectable fondateur de religion. Le système et sa réalisation ont soulevé longtemps de vives protestations. Nous en pourrions citer de fort curieuses, revues à distance et comparées avec de subséquentes résipiscences. La plus connue et l’une des plus intéressantes, parmi ces sévères invectives, est celle d’Anatole France, qui, depuis, avec une sincérité égale, et une conviction modifiée par le changement de son point