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que cinq membres composeraient la délégation. MM. Vallier, docteur Crestin, Barodet, Authier, Ferrouillat furent désignés. Ils furent invités à se mettre en route au plus tôt ; ce qu’ils firent. Ces hommes de bonne foi, mais un peu naïfs, étaient partis la valise chargée de projets de conciliation, de propositions pacifiques et de rêveries fraternelles. Ils la rapportèrent singulièrement allégée. L’un des délégués, M. Ferrouillat, par la suite sénateur du Varet ministre de la justice, fit un rapport au retour, qui fut annexé au procès-verbal de la séance du conseil, 25 avril. On trouvera plus loin le récit de cette démarche et de l’entrevue des délégués lyonnais avec M. Thiers et avec la Commune de Paris.

Le conseil municipal remercia et félicita, comme il convenait ses délégués, et leur adresse grandiloquente fut affichée, sans trop émouvoir les lyonnais. Ils y virent seulement, avec satisfaction sans doute, que les légions du Rhône n’auraient pas à faire le coup de feu dans les tranchées d’Issy, et cela suffit à justifier l’approbation générale ont la délégation fut l’objet. L’avis de tous était qu’il convenait de laisser les parisiens se tirer d’affaires comme ils le pourraient : Lyon jouissait de ses franchises municipales. On ne pouvait que souhaiter à Paris d’obtenir, de gré ou de force, les mêmes avantages, mais sans v contribuer autrement que par des souhaits.

ÉMEUTE À LA GUILLOTIÈRE

Une décision de l’Assemblée nationale, injuste et réactionnaire, comme il fallait s’y attendre, vint cependant secouer la béatitude lyonnaise, et faillit produire un retour l’opinion favorable à la Commune. La loi du 14 avril sur es conseils municipaux était passée. Elle retirait au peuple le droit de disposer des municipalités dans les villes au-