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Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/149

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Citoyens,

Une collision sanglante allait éclater parmi nous. La guerre civile était prête à sortir des circulaires et des provocations irritantes qu’un pouvoir aveugle lançait, comme un défi, aux grandes cités françaises.

Nous sommes intervenus.

Grâce à l’union de tous les groupes républicains, nous avons vu se dissiper le malentendu qui menaçait d’armer les uns contre les autres, dans une lutte fratricide ajoutée à tant d’autres désastres, les citoyens d’une même ville, les soldats d’une même cause. Nous avons parlé d’apaisement, de conciliation, Marseille a répondu à notre appel par une manifestation imposante. Il n’a pas été versé une seule goutte de sans. On espérait nous diviser en deux camps, Marseille a été unanime à déclarer qu’elle soutiendrait le gouvernement républicain régulièrement constitué, qui siégerait dans la capitale.

Et par là, nous avons tous ensemble affirmé du même coup notre amour pour la République, notre sympathie pour l’héroïque capitale martyre, qui à elle seule aurait sauvé notre patrie si notre trie avait dû être sauvée.

Après avoir échappé au danger à force de patriotisme et de gesse, Marseille ne pouvait plus avoir confiance dans l’administration préfectorale.

L’opinion publique exigeait une satisfaction.

Le Conseil municipal, avec le concours de tous les groupes républicains de la cité, a dû instituer une commission départementale chargée d’administrer provisoirement le département des Bouches-du-Rhône et la ville de Marseille.

Les membres de cette commission provisoire se sont mis immédiatement à l’œuvre. Ils comptent sur votre concours et votre confiance.

Maintenez avec nous l’ordre dans la cité, retournez paisiblement à vos travaux, que le commerce et l’industrie reprennent promptement l’essor pacifique qui doit contribuer au relèvement de notre patrie.

Nous veillons nuit et jour sur la République, jusqu’à ce qu’une autorité nouvelle, émanée d’un gouvernement régulier siégeant Paris, vienne nous relever de nos fonctions. Vive Paris !

Vive la République !