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Marseille, 23 mars 1871.

Les Membres de la Commission départementale provisoire du département des Bouches-du-Rhône :

Gaston Crémieux, Etenne père, Jos, Bosc, David, Drsservy, Sidore, conseillers municipaux ; Malviel, Allerini, Guichard, Barthelet Émile Bouchet, Cartoux.

Une seconde proclamation suivit, dans laquelle la Commission départementale exposait qu’à la suite du conflit éclaté entre le gouvernement de Versailles et la Ville de Paris, le gouvernement de Versailles avait cru pouvoir s’appuyer sur les gardes nationales des grandes cités, et que les préfets avaient reçu l’ordre de provoquer des manifestations de la garde nationale en faveur du gouvernement de Versailles, mais que presque partout les gardes nationaux s’étaient prononcés énergiquement pour Paris, voulant ne reconnaître un gouvernement qu’autant qu’il siégerait dans la capitale. Les administrations préfectorales et les autorités militaires qui avaient fait battre le rappel dans Marseille avaient troublé la tranquillité publique et ne pouvaient plus se maintenir. Une Commission provisoire avait donc été nommée par tous les groupes républicains réunis dans l’Alliance républicaine, chargée d’administrer les Bouches-du-Rhône, en attendant qu’un gouvernement régulièrement institué siégeât dans la capitale. Le préfet des Bouches-du-Rhône et le général de brigade avaient remis leurs pouvoirs à la Commission.

La proclamation ajoutait, en notifiant cette vacance des pouvoirs réguliers :

Les républicains de Paris et de Marseille veulent que Paris et le gouvernement qui y siégera gouvernent politiquement la France entière, et à Marseille, les citoyens Marseillais prétendent administrer eux-mêmes dans la sphère des intérêts locaux.

Il serait opportun que le mouvement qui s’est produit à Marseille fût bien compris et qu’il se propageât.