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LIVRE I

LA COMMUNE À L’HÔTEL-DE-VILLE

L’ÉLECTION DU 26 MARS

Dans les derniers jours de mars 1871, un changement important s’était produit à Paris : la Commune avait été élue. La France, prise dans son ensemble, avait semblé se désintéresser de cette transformation du pouvoir insurrectionnel. Aucune modification à la situation tendue n’avait paru en résulter ; rien de nouveau dans l’attitude, dans les dispositions du gouvernement et de l’Assemblée, retranchés dans Versailles. L’hostilité parlementaire se montrait aussi ardente et les préparatifs militaires étaient poussés avec une vigueur croissante par M. Thiers.

Le Comité central avait, officiellement, renoncé à l’autorité qu’il exerçait depuis le Dix-Huit mars, et avait cédé l’Hôtel-de-Ville aux nouveaux élus de Paris. Le gouvernement provisoire de l’insurrection faisait ainsi place à un conseil municipal légalement et régulièrement élu. Ce pouvoir était issu directement du suffrage universel, et rien ne paraissait entacher la régularité de la consultation des électeurs, ni faire douter de la légalité du vote.