Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/168

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vanta de voter pour la Commune. On ne pensa peut-être même pas qu’on continuait la lutte qu’elle avait commencée. Les étapes successives de la France républicaine, marquées par des escarmouches et de grandes batailles, a des retours offensifs de la réaction, comme lors de l’élection de Mac-Mahon, comme au 16 Mai, et par des victoires décisives, comme en octobre 1877 avec la démission du maréchal, qui avait ensanglanté Paris, toutes ces triomphal journées républicaines, furent les conséquences et les revanches successives de la Commune. Paris et toute France étaient reconquis en détail sur la réaction, et vainqueurs du Père-Lachaise étaient à leur tour refoulés et vaincus.

Pour vaincre la Commune, pour isoler Paris, pour empêcher la province de se soulever, c’est-à-dire pour content la France républicaine, M. Thiers avait été obligé de contenir d’abord la France monarchiste. Il lui avait fallu tenir en respect les conspirateurs de Versailles et par conséquent affirmer la République. Les simples citoyens, les fonctionnaires, l’armée, les nations étrangères aussi, à force d’entendre proclamer par le chef du gouvernement versai lais qu’il ne combattait que pour la République, qui maintiendrait la République, prirent ces déclarations pou l’expression de la vérité. Elles devinrent par la suite la vérité. Pour tuer la Commune, M. Thiers, le maréchal, l’Assemblée furent obligés de laisser vivre la République Voilà l’immense, l’inoubliable service que la Commune rendu à la France. C’est ce bienfait qu’il convient aujourd’hui d’enseigner aux enfants de nos écoles, aux hommes faits aussi, qui profitent du bienfait, tout en paraissant méconnaître les bienfaiteurs.