Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/201

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il préférait les commandements insurrectionnels. Alors, on se battait en Amérique. Il retourna dans ce pays, en « sécession », qui offrait un champ nouveau à sa fièvre batailleuse, une prime à son ambition. Il se rangea sagement du côté du Nord, fut nommé général, après avoir été aide de camp de Mac Clellan. La guerre de Sécession terminée, il soutint la candidature à la présidence des États-Unis de son ancien chef, le général Frémont. Il s’était fait dans l’intervalle naturaliser américain. Après l’élection de Grant, il revint en Europe, impatient de nouveaux combats, cherchant à soulager sa perpétuelle fringale d’aventures et de dangers. Il se joignit aux chefs fenians, qui terrorisaient l’Irlande ; il participa aux tentatives audacieuses de ces farouches conspirateurs et fut condamné à mort, par contumace. Il se réfugia en France et écrivit dans plusieurs journaux républicains. Il avait fait la connaissance, en Angleterre, des chefs de l’Internationale. Il propagea à Paris les idées de cette association, ce qui le fit poursuivre. Mais réclamé, comme citoyen américain, par le ministre des États-Unis, M. Washburne, il fut seulement l’objet d’un arrêté d’expulsion. Il revint à Paris au 4 septembre, écrivit dans la Marseillaise, mais désavoué par son rédacteur en chef, Henri Rochefort, à la suite de violentes attaques contre le gouvernement de la Défense, il quitta Paris et se rendit à Lyon et à Marseille, où il fit de l’agitation révolutionnaire. Il fut l’un des chefs de la Ligue du Midi et contribua à installer à Marseille une éphémère commune révolutionnaire L’invasion et la terrible guerre ne parurent pas intéresser le condottière : son ardeur belliqueuse connut alors l’apaisement. Il y avait pourtant à cette époque de beaux coups de sabre à donner et à recevoir. Cluseret demeura, pendant tout le siège, l’arme au repos. Il ne trouvait pas qu’on appréciait suffisamment