Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/262

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désigner sous le nom de « Chatou » les terrains avoisinant l’auberge de Petit. De son récit, peut-être aussi des procès-verbaux des gendarmes, étrangers à la localité et pareillement mis en erreur, l’inexactitude topographique s’est propagée dans tous les récits subséquents, dans toutes les histoires. Il faut donc, dans les citations ci-après, rectifier et lire Rueil, partout où se trouve le nom de Chatou. Ce n’est assurément pas un honneur pour Rueil, mais l’histoire exige cette précision.

Parmi les récits contemporains erronés ou fantaisistes sur ce sanglant épisode, il faut signaler les suivants :

Le Temps daté du 6 avril, qui dit en entrefilets, première page : « M. Flourens a eu la tête fendue d’un coup de sabre à Meudon, dans une sorte de combat corps à corps.

La Vérité, du même jour, raconte qu’une escouade de gendarmes chargée d’opérer une reconnaissance aurait traversé la Seine en bateaux et se serait présentée inopinément devant la gare (quelle gare, celle de Rueil ou de Chatou ?), où Flourens, escorté de plusieurs officiers, revenait d’une inspection… une mêlée à l’arme blanche s’engagea et le malheureux général de la Commune tombe frappé mortellement de deux coups de sabre sur la nuque…

Le Gaulois, publié à Versailles, donne le récit suivant : « Vers quatre heures, les gendarmes pratiquent des perquisitions dans le village de Chatou lorsqu’un coup de feu partant d’une fenêtre de la maison d’un aubergiste nommé Ducoq, les gendarmes firent irruption dans la maison… le capitaine Desmarets s’élança sur Flourens et lui fendit la tête d’un coup de sabre. Un jeune garibaldien, Pisani, l’officier d’ordonnance de Flourens, eut en même temps la cuisse traversée d’un coup de sabre et on put le faire prisonnier. Cet italien, qui ne dit pas un mot de français,