Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/281

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

enveloppés sur le plateau, de résister, d’attendre les secours, Les forts d’Issy et Vanves, faute d’ordres, et leurs commandants manquant d’initiative, ne tirèrent que plus tard, quand le plateau était déjà au pouvoir de l’ennemi.

À Paris, on parut avoir oublié la situation critique où se trouvaient Duval et sa poignée d’hommes. Cluseret était installé au ministère et ne se souciait pas de venir dégager Duval, ni de participer davantage à une action qu’il désapprouvait. Quant à la Commune, elle écoutait les récriminations de Lefrançais, qui, protestant toujours énergiquement contre toute sortie, donnait sa démission de membre de la Commission exécutive. La Commune discutait aussi, et approuvait une note dont le délégué aux relations extérieures lui donnait lecture, et qu’il se proposait d’adresser à l’Europe, pour notifier diplomatiquement aux souverains la constitution du gouvernement communaliste. Toujours l’apologue du maître d’école débitant sa harangue, au bord de la rivière où l’enfant imprudent se débat en passe de se noyer.

La capitulation de ses hommes surprit Duval autant que l’attaque soudaine avait déconcerté ceux-ci. Ce qui précipita la reddition, ce fut la parole du général Pellé, envoyant un officier d’ordonnance dire aux défenseurs de la redoute : « Rendez-vous et vous aurez la vie sauve. » Des officiers de Duval prirent cette promesse au mot, et aussitôt ils tendirent leurs sabres. Les gardes les imitèrent, jetèrent les fusils. En un instant les versaillais rassurés sont sur le plateau : ils entourent les fédérés, les désarment tous, les encadrent dans des haies de chasseurs et de lignards, qui les tiennent en joue.

EXÉCUTION DE DUVAL

L’ordre est alors donné d’emmener les prisonniers rapide-