Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/306

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sinon accrédités du moins présents de fait, dans le pays établissant un gouvernement nouveau où ils bénéficient de privilèges provisoires, mais réels. Cette déclaration, pure formalité traditionnelle, n’engage en rien les États auxquels elle est adressée, Comme il y a forcément des rapports au sujet des nationaux se trouvant dans le pays qui a changé son gouvernement ou combat pour le changer, comme il faut dans cette période intermédiaire accomplir et surveiller certaines formalités réciproques, qu’il y a des cachets à mettre sur des autorisations, des passeports à délivrer, des transactions commerciales et douanières à contrôler des deux côtés, il est indispensable pour ceux qui ont pris le pouvoir et disposent des signatures, des cachets, des imprimés officiels, qu’ils fassent connaître leurs qualités et leur fonction aux voisins avec lesquels ils ont quotidiennement des échanges à faire de lettres, de communications, d’explications. La situation particulière de Paris vis-à-vis de l’Allemagne ayant à la moitié de ses portes des troupes et des agents, imposait l’obligation stricte au fonctionnaire, si révolutionnaire fût-il, qui occupait, au nom de la Commune, le poste de ministre des Affaires Etrangères, de notifier son entrée en fonctions et l’existence de son gouvernement à tous les États, mais principalement et premièrement à l’empire d’Allemagne. Il ne pouvait faire cette notification aux seuls allemands. Il n’y avait donc ni outrecuidance ni ridicule dans l’envoi d’une circulaire annonçant l’existence de la Commune, gouvernement nommé par le suffrage universel. Paschal Grousset eût été blâmable s’il ne l’avait point rédigée. Après l’émeute du 24 février 1848, le premier acte de Lamartine, nommé ministre des Affaires étrangères, avait été d’adresser une circulaire à tous les États avec lesquels le gouvernement tombé avait entretenu des relations diplomatiques, et ce memorandum protocolaire, beaucoup