Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/344

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bats et d’anxiété, est surprenant. La séance du 6 avril fut consacrée à la discussion d’un projet de loi sur le concordat amiable, en matière de faillite ! M. Dufaure proposa une procédure plus rapide pour les affaires déférées aux conseils de guerre. La mitrailleuse allait surtout accélérer la besogne de ces tribunaux de sang. Une commission de 60 membres fut nommée pour réviser les marchés conclus pendant le siège par la délégation de Bordeaux. Cette nomination, dont l’urgence n’était pas démontrée, servit par la suite aux attaques et aux récriminations de l’assemblée réactionnaire, contre le gouvernement républicain, et contre ceux qui, pendant la guerre, ayant, avec Gambetta, forcé les hobereaux à se battre, étaient parvenus à sauver, à défaut du territoire, l’honneur du pays envahi.

Un député clérical, républicain à ses heures, le fanatique Jean Brunet, à qui la France dut d’être vouée officiellement au Sacré-Cœur, demanda à interpeller le gouvernement sur la continuation de la guerre ou sur la conclusion de la paix avec Paris. Il n’y avait pas de discussion plus urgente, plus nécessaire, pour préciser la situation et déterminer la politique du gouvernement, dans cette terrible crise. Le ministre Ernest Picard demanda trois jours pour la discussion de cette interpellation. M. Baze vint surenchérir et proposa le renvoi à un mois. L’Assemblée s’empressa de voter l’ajournement au mois et l’on reprit la discussion de la loi municipale.

LA LOI MUNICIPALE

Cette discussion prit plusieurs séances. Un incident marqua la fin de la délibération. L’Assemblée, en discutant les articles relatifs à la nomination des maires, n’avait pu se décider à en revenir au régime impérial. Par une